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16/03/2009

A PROPOS DE JERICHOW, par Christian Petzold

Alors que nous tournions encore YELLA, nous avons lu dans un quotidien régional que la police avait arrêté un étranger. L’homme se tenait près de son véhicule, privé de l’essieu arrière. Si le coffre rempli d’argent suffisait à justifier l’arrestation, il s’est avéré que l’homme était propriétaire de 45 snacks. Ainsi, l’argent contenu dans son coffre représentait les recettes de la journée. Cet homme avait monté son propre commerce dans la région de Prignitz (Brandebourg) qui offre pourtant peu d’opportunités économiques et avait même acheté une maison au coeur de la forêt, où il vivait avec sa famille. L’idée de se construire un « chez-soi » m’a toujours intéressé et j’admire beaucoup les gens qui arrivent à s’en sortir contre toute attente. Il n’est pas rare que ces personnes prennent du recul et se retrouvent, à l’image de Robinson Crusoé, seuls sur une « île », pour tenter de comprendre le capitalisme moderne, les aspirations de l’homme et pour tout recommencer du début. Le monde qu’ils reconstruisent s’effondre lorsqu’arrivent les hommes, l’amitié et l’amour. 

Maintenant que le film est terminé et que nous avons suffisamment de recul pour en parler, nous avouons avoir été surpris. En effet, qu’il ait une valeur symbolique, marchande ou trompeuse, l’argent est omniprésent dans Jerichow. J’ai comme l’impression qu’il s’est glissé dans le film, les images et même les personnages. Il est comme une sorte d’huile entre les différents rouages de l’histoire. J’ai également remarqué que ce sont les hommes qui se construisent un « chez-soi » et qu’ils ont, pour ce faire, besoin d’argent et des femmes. Comme le dit Laura, « sans argent, l’amour est impossible ! ». Elle ne cherche pas à acheter quelqu’un mais a besoin d’argent pour s’émanciper. Cependant, les hommes en ont décidé tout autrement. Dès lors, le crime est inévitable. 

 

 

 

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