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21/07/2011

Laicité Inch'Allah dans la presse !

 
Le Monde (02/07/2011)
 

Une hirondelle ne fait pas le printemps. Mais quand, le printemps venu, quelques rapaces menacent de couper la tête des hirondelles, en toute impunité, cela ne sent pas vraiment l’été. Plutôt le retour à l’hiver.

L’une des hirondelles s’appelle Nadia El Fani. Elle vient d’obtenir le Prix international de la laïcité pour son travail. Des films qui bousculent et font réfléchir. Le dernier en date, Ni Allah ni maître (ancien titre du film), plaide pour la liberté de conscience en Tunisie. Il rend fou les intégristes. Tout comme sa déclaration :« Je ne crois pas en Dieu. » Depuis, la réalisatrice est menacée de mort. On promet de couper sa « tête de truie ». Elégante référence à son crâne rasé, qui n’est pas le signe d’une lubie d’artiste mais de son combat contre le cancer. Autant dire qu’elle n’a pas l’intention de se laisser intimider par une poignée de fanatiques rêvant de la précipiter dans l’au-delà.

Les mêmes appellent au meurtre du réalisateur Nouri Bouzid, ex-opposant au régime de Ben Ali et auteur de films qui ont marqué le cinéma tunisien. Le 6 avril, il a été agressé en pleine rue par un fanatique qui l’a frappé à la tête avec une barre de fer en criant « Allah Akbar ». Il s’en est tiré avec quelques points de suture. Ces opérations commandos s’ajoutent aux raids menés contre des femmes dont les tenues vestimentaires sont jugées non conformes à la « morale islamique », et à toute une série d’intimidations inquiétantes mais prévisibles.

On se doutait que des fanatiques, souvent fraîchement revenus de leur exil londonien, tenteraient de confisquer la révolution. Eux qui n’ont pas voulu la fin de l’autoritarisme par soif de liberté, mais pour le remplacer par une autre dictature… Les menaces contre Nadia El Fani constituent un test, parmi d’autres, pour savoir si la vitalité de la société tunisienne saura résister.

La plupart des associations et des partis ont compris cet enjeu et tiennent bon. Notamment à l’initiative du réseau Lam Echaml, qui a organisé une soirée « Touche pas à mon créateur » au cinéma Africart. On devait y projeter Ni Allah ni maître lorsqu’une soixantaine de fanatiques ont débarqué pour tout casser en scandant « la Tunisie est un Etat islamique « . Les participants ont dû se battre, physiquement, pour leur tenir tête. Le directeur de la salle, Habib Belhedi, a été agressé. Et la police a mis bien longtemps à arriver…

Le gouvernement provisoire et le ministère de la culture ont pris position en faveur des créateurs, mais peinent à protéger les citoyens des extrémistes. Ces derniers profitent de forces de l’ordre divisées ou en grève pour faire régner leur loi en toute impunité. Mais le plus inquiétant vient du manque de lucidité et de solidarité de certains démocrates laïques qui, sans avoir la moindre sympathie pour les fanatiques, enfoncent gentiment le couteau dans le dos de Nadia El Fani et de son film : « pas le moment »« trop provocant »« irresponsable ». Ce sont eux les irresponsables.

Il n’existe pas de moment plus opportun pour défendre la liberté de conscience comme l’un des acquis de la révolution. Si les tentatives d’intimidation contre cette liberté d’expression ne sont pas condamnées et sanctionnées, elles continueront, et la Tunisie ne sera jamais libre. Pas plus qu’elle ne sera en paix si elle renonce à s’émanciper de l’article 1 de sa Constitution, qui fait de l’islam « sa religion ». Ce seul article contient à lui seul toutes les dérives redoutées. Il conforte les partisans de la supériorité d’une religion sur les autres et discrimine les non-croyants. Mais, surtout, il incite les rapaces à foncer sur les hirondelles. Jusqu’à leur épuisement. Et que la Tunisie passe du printemps à l’hiver.

Caroline Fourest

 
FIDH
 
La campagne de diffamation dont fait l’objet la réalisatrice Nadia El Fani et l’attaque récente du cinéma Afric’Art qui devait projeter son film « Laïcité Inch’allah », font craindre une mise en danger de la liberté d’expression en Tunisie.
En effet, alors que le documentaire devait être projeté, la salle de cinéma Afric’Art a été prise d’assaut dans l’après midi du dimanche 26 juin et saccagée par plusieurs personnes, scandant «  Dieu est le plus grand » et « Il n’y a de dieu que Dieu et Mohammed est son prophète ». Certains portaient des drapeaux noirs où était inscrite cette dernière phrase.

Par ailleurs, la réalisatrice du film reçoit régulièrement des menaces de mort et une campagne de diffamation a été orchestrée à la suite d’une interview donnée à la chaîne Hannibal TV dans laquelle, se prévalant de la liberté de croyance, elle affirmait son athéisme.

Son avocate, Bochra Bel Hadj Hamida déclarait récemment à Rue89 :

«  On manque d’un courant fort pour défendre la liberté des artistes. Vu ce qui s’est passé pour Nadia, et l’absence de réaction des intellectuels je me demande si la liberté d’expression et la liberté de croyance ne sont pas menacées, alors qu’on vient de gagner les libertés publiques. »

La FIDH met en garde contre de telles dérives mettant en danger les libertés fondamentales. Elle appelle les autorités tunisiennes à prendre toutes les mesures pour protéger et garantir les libertés d’expression et de croyance et à poursuivre tout auteur d’actes criminels menaçant ces libertés, conformément au droit international.
 
 
 
Mediapart
 
Nadia El Fani est une courageuse défenseuse de la laïcité.  

Nadia El Fani est une réalisatrice franco-tunisienne. Fille d'un des fondateurs du Parti communiste tunisien, elle vit en France depuis une dizaine d’années. Elle a notamment réalisé un documentaire sur son père et un thriller, « Bewin Hacker », dans lequel un petit génie de l'informatique pirate les satellites et brouille les chaînes télévisées européennes. En 2010, avant la révolution de jasmin, elle se lance dans la réalisation d’un documentaire "Ni Allah ni maître".

Elle y dénonce « l'hypocrisie sociale » qui règne en Tunisie. Elle souligne que "Dans un Etat où il est décrété que tout le monde appartient à la même religion, il est d'autant plus compliqué de se réclamer d'une idée et d'une pensée au mieux ignorée, au pire dénigrée et combattue". Son film se veut clairement laïque et non antireligieux. Pour mieux l'affirmer, elle change son titre pour adopter "Laïcité Inch'allah".

Une projection, le 24 avril dernier à Tunis, en clôture d’un festival de documentaires, s’est déroulée sans problème. Mais depuis la situation s’est détériorée. Les insultes se multiplient sur internet. Les réseaux sociaux véhiculent aussi bien les menaces que les manifestations de soutien. Dimanche 26 juin, une centaine de manifestants violents ont investi le cinéma Africart à Tunis où le film était projeté. Nadia El Fani maintient son engagement pour une société laïque, une société de liberté pour tous. Elle souligne que son film « est un film qui appelle à la tolérance contrairement à tout ce qu'on dit", en ajoutant que « peut être que dans le secret des urnes, les Tunisiens voteront pour la laïcité ». Le distributeur du film en France, Jour2fête, annonce la sortie du film le 21 septembre.

 
France2
 
Un millier de personnes ont défilé jeudi à Tunis la montée, selon elles, de l'extrémisme islamique dans le pays

"Dehors l'extrémisme" et "Liberté de religion, liberté de pensée" pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants.

Six mois après la chute de l'ancien président Zine ben Ali, la tension grandit en Tunisie entre islamistes et libéraux.


Des partis politiques laïques et des groupes de défense des droits de l'homme ont participé à cette marche quelques jours après l'attaque d'un cinéma où était projeté le documentaire "Laïcité Inch'Allah", de la réalisatrice franco-tunisienne Nadia el Fani.

 
AFP (07/07)
 

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté aujourd'hui à Tunis pour mettre en garde contre "l'extrémisme et la violence" et réclamer "une Tunisie ouverte à tous".

Réunis à l'appel de partis politiques et d'association, les manifestants ont marché sur l'avenue Mohamed V en brandissant des banderoles réclamant "une Tunisie moderne et indépendante", "une Tunisie des Lumières" ou encore "un Etat progressiste". "C'est une initiative citoyenne qui veut montrer que la Tunisie appartient à tous, car nous assistons en ce moment à des phénomènes inquiétants qui doivent prendre fin au plus vite", a déclaréAhmed Brahim, dirigeant du parti Ettajdid (gauche).

Il faisait référence, comme la majorité des manifestants, à l'attaque le 26 juin par des militants salafistes d'un cinéma de Tunis pour empêcher la projection d'un film sur la laïcité.

"Il y a parfois de l'intox autour de la menace islamiste, mais il y a aussi des faits, et nous sommes là pour dire notre vigilance, pour rappeler ce qu'a toujours été la Tunisie", a déclaré Meriem Zeghidi, membre de Lam Echalm, un collectif d'associations.

Nombre de manifestants se sont inquiétés de l'influence du mouvement islamiste Ennahda, qu'ils accusent de pratiquer "le double langage". Le parti de Rached Ghannouchi, durement réprimé sous le régime de Ben Ali, a été légalisé après la révolution et est un des grands favoris des sondages --encore balbutiants-- pour les élections du 23 octobre.

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A venir cet été également des dossiers autour du film dans Télérama, Studio CinéLive ...

LAICITE INCH'ALLAH / PHOTOS

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